17 octobre 2016
Être berger c’est un métier !
Loin des images d’Epinal véhiculant souvent des idées fausses sur la réalité de la vie des bergers notre propos sera seulement d’essayer de retrouver trace des nombreux bergers qui se sont succédés sur nos montagnes. A part quelques fragiles inscriptions sur les murs ou le linteau des cabanes, quelques fois sur une pierre plate en pleine montagne leur mémoire s’est perdue.
Alfred et Christian Arnoux ont pensé à la fuite du temps et de la mémoire. Cabane du Vallon.
GARDER : l’affaire de tous.
Les paysans de Réotier sont d’abord des éleveurs depuis la nuit des temps. Une partie de leur activité consiste à garder leurs bêtes le plus longtemps possible hors des étables ou des écuries pour économiser le foin si précieux l’hiver et pour les éloigner des terres cultivables. Réotier possède un territoire de montagne bénéficiant d’un étagement complet de la végétation. C’est un atout formidable qui permet une organisation saisonnière très favorable du pastoralisme.
Au printemps l’herbe pousse mais les bêtes restent dans les écuries ou les étables jusqu’à la fin mai. Elles ne sortiront que pour monter à la petite montagne. Pour le bétail c’est le moment le plus dur car les rations de foin ont diminué pour aller jusqu’au bout. Souvent les bêtes ont faim. Quand les portes s’ouvrent c’est comme une libération pour ces bêtes excitées et fatiguées.
Les chèvres sont envoyées en liberté sur la combe de Fouran. Elles resteront là haut, seules, toute la belle saison et seront récupérées à la St Luc avec celles de St Clément.
Avec la montée fin mai aux petites montagnes, la pression diminue et des pratiques collectives de garde libèrent de la main d’œuvre pour participer aux travaux agricoles. Les rassières deviennent bergères à tour de rôle du troupeau commun de la petite montagne.
A partir de mi juin commence l’estive. Les bergers entrent en scène. Rien n’est laissé au hasard. Une convention régulièrement mise à jour et renouvelée entre l’ONF et la commune détermine les zones à pâturer, précise les limites, la durée du pacage, le nombre et la nature du bétail autorisé.
La commune a toujours eu des bovins et des ovins, mais jusque vers les années 80, les vaches sont dominantes et prioritaires. Il y a deux bergers spécialisés : le berger des vaches et le berger des moutons. Le respect du calendrier de parcours des deux troupeaux conditionne les bonnes relations entre les deux bergers. Il y a parfois des problèmes quand un troupeau a empiété sur le domaine de l’autre. Ce n’est pas toujours facile de maîtriser le comportement collectif d’un troupeau, toujours enclin à venir chercher le meilleur pâturage. Il faut bien le reconnaître les moutons avaient les terrains de parcours les plus médiocres ; soit naturellement, soit parce qu’après le passage des vaches il ne restait pas grand-chose. Ainsi les bergers se succédaient dans les cabanes du Vallon, de la Selle et de L’Alpe, qui à cette époque, même rénovées à plusieurs reprises offraient un abri bien rudimentaire. Il fallait que les bergers soient très rustiques et peu exigeants sur le « confort » pour vivre des mois dans ces conditions. Le poêle était l’objet le plus précieux de la cabane. L’eau était toujours un peu éloignée. Pas étonnant que l’état de crasse des cabanes soit un lieu commun dans le témoignage des touristes qui utilisaient ces cabanes avant ou après la saison.
En fin d’automne, au retour de la montagne, les paysans gardent leurs bêtes à proximité de leur ferme et des hameaux. Les familles sont nombreuses mais chacune ne possède qu’un nombre réduit d’animaux. Tous les membres de la famille participent à la garde des bêtes. Ce n’est pas toujours facile car il est interdit de faire manger les propriétés des autres. La ressource est comptée et les conflits entre familles ne sont pas rares quand des animaux sont venus pâturer dans les prés ou les jardins de voisins. Chaque hameau s’organise pour une garde commune des animaux.
Tant que le temps le permet, exceptionnellement jusqu’à Noël, on laisse les bêtes dehors pour économiser le fourrage. Aux foires d’automne on a vendu le maximum d’animaux pour faire rentrer un peu d’argent, mais aussi pour avoir moins de bouches à nourrir. Les hommes et les jeunes allaient souvent travailler dans la plaine, à Marseille ou en Provence pour la même raison et gagner un peu d’argent liquide.
Ainsi dans les familles de Réotier, tous les membres à un moment ou à un autre de la saison ou de leur vie ont été bergers. Notre propos sera de suivre de plus prés les bergers d’estive, les seuls qui subsistent aujourd’hui depuis que la garde hors estive se fait dans des parcs. Le souvenir reste parfois vivace chez ceux qui les ont côtoyés. Tous étaient des bergers du voisinage et quelques familles, comme les Arnoux de Caléyère ont fourni plusieurs bergers.
Le dernier berger des vaches fut Joseph Rey des Mensolles en 1992.
Ce métier de berger a été pratiqué hors de la commune par des natifs de Réotier obligés de quitter leur village pour des raisons économiques comme Albert BOURCET natif des Casses (voir ici).
Le cas de Michèle Hagard est encore différent. C’est « la » bergère de Réotier, une grande professionnelle qui exerce son art à Réallon (voir dossier).
Conformément à la domination de l’élevage bovin dans la commune, les bergers des vaches étaient prioritaires pour tout. Les meilleurs pâturages leurs étaient affectés ainsi que la meilleure cabane dans chaque quartier de l’alpage.
Joseph Rey a été le dernier à occuper cette fonction en 1992. Avant lui d’autres sont restés dans les mémoires comme Alfred Arnoux en 1962 ou Christian Arnoux. On peut citer encore les bergers Rozano de Champcella ou Raymond Ninville du Ponteil qui se tuera en cueillant du génépi. L’émotion reste grande chez les anciens quand on évoque l’accident d’Aimé Chambon qu’on retrouvera après plusieurs jours au pied des falaises de Roche Charnière grâce à son chien qui fidèlement veillait sur son corps sans vie.
Les Bergers des moutons avaient des conditions de travail beaucoup plus délicates. Ils pâturaient des quartiers déshérités comme la combe de Fouran et parfois assez dangereux. Pour l’essentiel, ils suivaient le passage des vaches et il ne restait pas grand-chose car les effectifs bovins étaient importants. Pour les cabanes c’était toujours eux qui avaient « l’ancienne » au Vallon ou à l’Alp.
Ils furent nombreux à laisser un souvenir comme les frères Roger, Emile et André Arnoux de Caléyère. Elie Brun de la Bourgeat a beaucoup marqué les esprit par sa rusticité. On raconte qu’il ne mettait jamais de chaussettes dans ses brodequins et que pour se simplifier la vie et ne pas scier du bois, il enfournait directement dans le foyer du poêle, l’extrémité d’un tronc qui sortait dans la pièce et qu’il avançait au fur et à mesure de sa combustion ?
On peut encore citer Didier Cannac, André Gabriel (Ricollet), Roland Bernaudon de St Clément et Eugène Buffe des Sagnes.
Aujourd’hui la situation est simple : le berger des moutons, c’est « le » berger.
Heureusement nous avons la chance de voir évoluer sur nos alpages depuis prés d’un quart de siècle Pascal Labbé dont les propos à eux seuls permettent de bien comprendre ce qu’est le quotidien d’un berger. De voir aussi l’évolution de la vie pastorale à Réotier. C’est à coup sûr un regard qui a de la hauteur sur notre société et son environnement.
Pascal LABBE : Un homme libre !
Berger de Réotier depuis 24 ans Pascal Labbé est une exception dans ce métier et une chance tout aussi exceptionnelle pour nos éleveurs. Une telle durée sur la même montagne prouve son attachement à ces pâturages et la satisfaction de ses employeurs. On le connait, on compte sur lui, on a des habitudes et de l’amitié. C’est la figure incontournable du pastoralisme de notre commune : professionnel de qualité, grand connaisseur de l’environnement, gestionnaire de l’espace et du paysage, discret intervenant dans le tourisme local, mémoire des faits relatifs à l’élevage…
Il est né bien loin des Alpes à Brancourt en Laonnois, dans le département de l’Aisne le 3 mai 1962. Rien de le prédestine à une carrière en montagne. Les hauteurs modestes et boisées des Ardennes sont les plus proches et ne seront pas son motif d’inspiration. Par contre la maison familiale est dans la campagne. Pascal dés le plus jeune âge se sent bien dans la nature. Encore aujourd’hui chaque hiver il remonte voir sa mère, âgée de 88 ans, qui vit toujours la bas avec sa sœur jumelle. Son père militaire de carrière, a beaucoup baroudé (Indochine, Algérie) et a terminé sa vie professionnelle comme instructeur au Maroc, entraînant sa famille avec lui avant de revenir à Brancourt pour une retraite dont il ne profite pas puisqu’il décède à 55 ans en 1980. Pascal a 18 ans. Il n’aimait pas trop l’école mais avance correctement dans ses études sortant avec un BEP de l’école hôtelière de Soissons. Cette spécialité professionnelle lui vaudra de faire un service militaire au mess des officiers à Lille. A sa libération en 1981 il commence à travailler au service en restauration à Feurs dans la Loire. Il y reste 6 ans, mais au fil du temps, il se rend compte qu’il n’est pas dans son élément. Son vécu d’enfant vivant prés de la nature et en voyage fait sans doute surface. En clair il en a marre d’être enfermé. Il bazarde tout en 1989 pour vivre une autre vie.
Oui, mais laquelle ? Il sait qu’il veut être libre et dehors le plus possible. Il descend dans le midi prés de Nîmes pour faire la saison des pêches puis les vendanges. La chance lui sourit avec un copain basé à Veynes qui lui demande de venir donner un coup de main sur un chantier de jeunes qui a pris du retard. C’est un choc. Il découvre les Alpes et n’a qu’une envie : y rester. Son côté sérieux de quelqu’un qui aime faire les choses bien lui fait suivre un stage à Gap à l’ASAVPA pour se former dans la taille des fruitiers. L’hiver suivant il utilise quatre mois cette nouvelle compétence au Monetier Allemont prés de Laragne. Mais c’est un travail saisonnier. La chance lui sourit encore : dans un bar de Laragne il fait connaissance d’un berger qui l’invite à essayer le métier. Après une première expérience avec des chèvres il garde avec lui des brebis sur Orpierre. Encore une fois il progresse : il suit des stages toujours sur Gap avec l’ASAVPA, pour apprendre à soigner les bêtes, à gérer un troupeau et une montagne.
Il commence par des remplacements au col Vieux, à Vars, à Lans sur Restefond, à Ceüse, aux Monges… Il a du mérite : il rejoint ses postes de garde en auto stop…avec son chien. Il termine ainsi sa première saison en septembre avec un troupeau transhumant au Grand Bérard et le suis quand il rentre en Provence à St Martin de Crau. Il retourne passer l’hiver à Brancourt.
En juin retour dans le Dévoluy. Il garde un troupeau de 900 bêtes au col des Faysses au pied de l’Obiou. Il prolongera d’un mois la saison pour s’occuper des agnelles.
Nouvel hiver(1991) dans le nord et la Loire pour voir la famille et les copains.
Nouvelle saison d’estive à Authon sur les Monges. Saison difficile avec une météo pourrie !
Le nouvel hiver (1992) dans le nord est écourté, l’éleveur du troupeau d’Authon vivant à la limite du Vaucluse et des Alpes de Haute Provence, à Sainte Croix à Lauze, l’appelle en février. Atteint de la fièvre de Malte il lui demande de venir le remplacer pour faire les agnelages de printemps. Il débarque à Ste Croix et continuera chaque année jusqu’en 2002.
Pour l’estive, les choses vont évoluer très vite. En mai 1993 il est à Ristolas pour le CERPAM (voir ici) : il doit faire manger les fétuques qui poussent vers 2000/2200 mètres dans le vallon de Ségure. Avec les bêtes de deux éleveurs de Ristolas. Chaque jour il fait l’aller retour. Il a déjà du métier et un bon sens pour l’environnement. Il dit clairement à ses employeurs que ce n’est pas très efficace et pas bon pour les bêtes. On l’écoutera. Depuis les bêtes restent en haut grâce à une serre construite à cet effet.
Pascal ne verra pas sa réalisation car Michele Quiblier une responsable du CERPAM lui propose de saisir une occasion. Le groupement pastoral de Réotier a embauché un berger, qui dés le premier jour, sans prévenir a tout abandonné. Les éleveurs ont pris la relève avant de trouver un remplaçant. C’est Michel Eymar qui accueille Pascal et l’installe à Manouel…dans une caravane ; car les cabanes au dessus sont encore pour le berger des vaches. Au Vallon la cabane du bas est pour le berger des vaches ; celle du haut, de Clot la Fourme, aujourd’hui rénovée pour le berger des moutons. Pascal y monte après quelques semaines avant de grimper à son tour à l’Alp…dans la petite cabane.
Mais c’est la fin du système mixte. En 1994 il n’y a plus ni vaches, ni berger des vaches. Pascal qui a donné satisfaction et qui se plait dans cette montagne revient et il y est toujours après 23 saisons d’estive. C’est lui désormais qui réorganise avec le groupement pastoral la nouvelle utilisation des alpages. Le CERPAM valide ce plan.
Jusque là les vaches pâturaient partout de Bouffard à l’Alp en passant par le Vallon et la Selle et les moutons suivaient derrière les vaches, à l’Alp après le 15 août. Ils étaient moins nombreux (1250 au maximum). Aujourd’hui ils sont plus nombreux, mangent plus et leur espace est plus vaste. Ils commencent à Bouffard, enchaînent par les bas de la Selle, traversent sur Clos la Fourme pour pâturer Fouran, Côte Salée (ravin du Clot) (ils ne vont plus à la combe de Fouran trop dangereuse).
Plus ou moins tard en septembre, les bêtes ne montent plus et la saison s’achève sur la combe de la Selle, Roche Charnière et les sous bois des Rasinières.
Descente sur les Rasinières.
Désormais les vaches sous le contrôle des éleveurs sont cantonnées aux Grands Prés, aux prés bois du Vallon et au Vallon proprement dit. Le Vallon est défini comme une zone « tampon » où en cas de nécessité, les moutons aussi peuvent descendre.
Une bonne partie de la vie de Pascal se déroule donc sur Réotier. L’hiver, il montre aussi une belle stabilité : jusqu’en 2002 il garde encore 600 brebis à Ste Croix. Il prend trois semaines de congé pour visiter sa famille dans le nord. En 2002 l’éleveur devenu son ami cesse son activité et vend son troupeau. Pascal devient apiculteur car son ami lui a donné la moitié de ses ruches. Depuis il reste à Ste Croix l’hiver pour s’occuper de ses ruches et donner des coups de main à ses voisins.
Chaque année vers le 15 juin il est de retour à Réotier chez René Blanc pour attaquer une nouvelle estive.
Quand on discute avec Pascal, quand on le voit évoluer sur l’alpe ou soigner les bêtes et les suivre tout au long d’une saison, force est de constater qu’on a affaire non seulement à un bon berger mais aussi à un véritable acteur environnemental. Au fil des ans et des rencontres, il a enrichi ses connaissances, ses capacités à comprendre le milieu dans ses finesses, son talent d’observateur. Sensibilisé aux oiseaux et instruit par Christian Couloumy il est devenu un grand connaisseur de la faune sauvage ; Rigoureux il tient un vrai carnet d’observations et communique régulièrement avec le PNE ou la LPO. Son cercle de relations s’est beaucoup élargi et des amitiés se sont scellées peu à peu. Beaucoup lui font de petites visites amicales. Dans sa cabane de l’Alp on peut le voir attablé avec Denis Cheissoux animateur de CO2 mon amour sur France Inter venu faire une émission sur les vautours.
Tant qu’il n’est pas à l’Alp en août, il rentre tard, 20 heures ou 20h30. Le temps de vérifier les parcs après y avoir fait rentrer le troupeau, et il fait déjà sombre quand enfin il peut préparer son repas. Un vrai repas cuisiné ! Pascal n’est pas compliqué mais il aime une nourriture avec des légumes et de la viande, même si c’est pour accompagner les pates. Pour s’approvisionner, il descend à Guillestre à peu prés tous les dix jours, sauf quand il est au Clos la Fourme où il ne peut laisser les bêtes sans surveillance durant trois semaines. Sans surveillance, elles montent ! Peu importe ; il est organisé et prévoyant et les éleveurs qui viennent pour les soins complètent ses provisions. A l’Alp c’est plus confortable ; le suivi des bêtes est simple. Il peut rentrer à la cabane en fin de matinée et y déjeuner. Il essaie d’y rester le plus tard possible, s’il y a de l’herbe, car le soleil s’y couche tard le soir alors que plus bas à la Selle, il passe à l’ombre dés 14 heures. « J’aime bien marcher » dit-il ! Heureusement car avec tous les va et vient pour suivre ou rejoindre le troupeau plusieurs fois par jour, il doit avaler des centaines de mètres de dénivelé et des heures de marche. N’oublions pas qu’entre le bas du pâturage à Bouffard (1700m) et le haut sur Prenetz (plus de 2700m) ce dénivelé dépasse 1000 mètres. Le travail se complique si le mauvais temps s’installe et fait courir les bêtes. Pire si la neige s’invite, comme cette année pour la première nuit de l’estive. Par chance le loup semble préférer d’autres pâturages. Une seule attaque récente en 2008. !
Cause particulière de souci : le mélange de ses bêtes avec celles du berger de Champcella depuis Tramouillon. Les moutons préfèrent toujours les pâturages au soleil. Quand ils sont sur l’ubac de Tramouillon les moutons de Champcella sont très tentés par l’adret de la Selle. Entre les deux une simple crête sans difficultés qu’ils franchissent aisément s’ils échappent à la vigilance de leur berger. Quand cela se produit, il ne reste plus qu’à faire venir les éleveurs…pas très heureux ! pour faire un tri dans le parc de la Selle.
Depuis 23 ans Pascal vit ainsi. Discret, toujours content de son sort, ne se plaignant jamais. Quand l’estive s’achève il est content de partir revoir ses abeilles à Ste Croix. Durant ces cinq mois il n’a pris qu’une semaine de congé pour aller s’en occuper, un berger remplaçant venant le relayer pendant ce temps à l’Alp. Par sa fidélité à son pâturage et la durée de son engagement au service du groupement pastoral de Réotier, Pascal est un peu une exception. Par son parcours de vie l’amenant à ce métier il est comparable à celui de nombreux bergers (ou de plus en plus souvent bergères). On commence par des expériences diverses qui n’ont rien à voir avec le pastoralisme. Puis c’est une sorte de basculement professionnel ou de révélation : on abandonne un métier, parfois de haut niveau technique et bien rémunéré pour un mode de vie saisonnier, de rendement économique modeste mais où l’on peut vivre libre dans la nature. Pour quelques uns c’est une étape dans une errance professionnelle ou une solution pour sortir de galères personnelles. La plupart des bergers ou bergères sont des « cas » particuliers, souvent originaux. La voie « royale » par les écoles de bergers est minoritaire. Enfin les bergers « de pays » sont aussi de moins en moins nombreux. La génération des « vieux » bergers est en train de s’éteindre. Il y a incontestablement rajeunissement et féminisation croissante dans la profession en même temps qu’un recrutement de plus en plus exotique, souvent non montagnard. Comme Pascal !
*A noter que les éleveurs sont encouragés à mieux gérer et protéger l’espace pastoral par des primes versées par le CERPAM dans un cadre précis de gestion en liaison avec le PNE : La MAEC (Mesure agro-environnementale climatique) localisée.